Le Génie des lieux #3: Florence Cosnefroy, Nadine Schütz, Thierry Boutonnier

La Terrasse a accueilli, du 15 avril au 3 juin 2023, le troisième épisode du « Génie des lieux », qui se concentre sur le quartier des Groues à Nanterre.

Dernière mise à jour : 09 février 2024

Aujourd’hui en complète reconversion, à proximité immédiate de la Défense, le quartier des Groues formera demain une nouvelle polarité pour la ville.

Cette métamorphose en cours, symptomatique des bouleversements observés dans le Grand Paris, les artistes du Génie des lieux s’en saisissent par le prisme de l’inventaire : inventaire chromatique, inventaire sonore et inventaire végétal.

Ce « portrait » sensible du quartier est enrichi par l’analyse d’étudiant.es urbanistes en quête d’un fil conducteur pour relier l’identité des lieux, les usagers et l’accompagnement artistique de la mutation.

Florence Cosnefroy, artiste plasticienne qui s’intéresse Habituellement à la mémoire des lieux, imagine un inventaire chromatique qui accompagne la chronologie des Groues. Cette inventaire évoque les interactions entre les lieux et ceux qui les habitent - ou qui les hantent.

L’inventaire chromatique, ou liste poétique de la couleur des lieux, de Florence Cosnefroy se traduit par une série de nuanciers de couleur narratifs, correspondant chacun à des œuvres ; tableaux, œuvres in situ… C’est ainsi à partir du quartier des Groues à Nanterre que Florence Cosnefroy ; à la recherche des couleurs de ce quartier ; la couleur des matériaux issus du sous-sol, de celle qui habille les constructions humaines, la couleur de la qualité de l’air, celle de la qualité de la végétation, a conçu ses œuvres pour l’exposition. Florence Cosnefroy c’est aussi interrogée sur la présence des arbres dans le quartier des Groues par la couleur…

L’inventaire sonore de Nadine Schütz plonge le visiteur dans une immersion sonore captant les sons du chantier et le nom des rues de ce quartier en recomposition.

Nadine Schütz réalise un premier travail appelé Chanterre, qui est une captation sonore du chantier ralentie 100 fois. Ce temps étiré comme suspendu, offre une réponse à la contraction du temps passé-présent-futur qui est le propre de la mutation.

La seconde proposition, « Vwa də vwa do » est une onomatopée que pourraient enregistrer les habitant.es et futur.es habitant.es invité.es à prononcer le nom des rues à travers trois puits sonores, filtrés par l’eau, la terre et l’air. Ce travail forme l’aboutissement des recherches de Nadine Schütz sur la toponymie de la trame viaire des Groues encore à imaginer.

Des sonorités déformées donc, pour personnaliser les lieux et échapper au déterminisme de l’attribution du nom des rues souvent chargés d’un contexte historique, sociétal ou politique.

Thierry Boutonnier réalise une sculpture-céramique, hommage au ver de terre et plaidoyer pour le vivant en ville. C’est à partir d’une imprimante 3D que l’œuvre de Thierry Boutonnier a été réalisé. L’artiste modélise un turricule monumental en céramique, hommage à l’humilité de cet éternel laboureur et plaidoyer pour une attention au vivant affecté par l’artificialisation des sols.

L’œuvre est une manière d’interroger la présence, l’absence végétale aux Groues.

Enfin, l’exposition est enrichie par l’analyse et le travail des étudiant.es urbanistes de l’université Paris Nanterre, qui ont pendant quelque temps menés une étude sur le quartier des Groues.

L’exposition bénéfice du soutien :